La Journée nationale de la philanthropie est le moment pour dire merci à celles et ceux qui donnent. Or, les Québécoises et les Québécois sont de plus en plus nombreux à donner et à donner davantage, de l’argent, bien sûr, mais aussi du temps, des denrées, de l’expertise, des services. Toutes ces formes de philanthropie sont précieuses, secourables et participent à l’équilibre de la société. La main tendue fait la différence entre la détresse et l’espoir, répand la bonté et renforce le tissu social.
Les Québécois sont généreux et heureusement, parce que les temps sont durs. Le grand bouleversement de la pandémie s’est muté en une crise du coût de la vie ravageuse. Des milliers de personnes seules, de familles à faible revenu, d’aînés vulnérables ont glissé dans la précarité et comptent sur l’entraide pour répondre à leurs besoins essentiels. Les banques alimentaires font face à une explosion de la demande, les organismes d’aide au logement sont débordés, on note aussi une hausse des besoins en santé mentale.
Les organismes d’entraide, les bénévoles, les donateurs, les fondations sont mobilisés et déploient des efforts énormes pour répondre le mieux possible aux besoins. Notre écosystème de la bonté, et c’est là une de ses qualités insoupçonnées, a fait montre d’une grande capacité d’agilité et d’innovation. Après avoir surmonté l’extrême désorganisation causée par la pandémie, qui a notamment eu pour effet de contrecarrer la tenue d’une foule d’événements de financement, il a su trouver d’autres façons de solliciter et recueillir des dons et de rendre des services. C’est une grande détermination solidaire, un engagement sans faille. Aider toujours. Aider envers et contre tout. Mais surtout aider, grâce à la générosité des Québécois.
Soutenir une véritable culture philanthropique : une invitation à amorcer une discussion
Depuis trois ans, l’Institut Mallet, qui a pour mission de promouvoir la culture philanthropique, fait un sondage pour mesurer l’entraide et ainsi brosser un portrait de la situation du don. Nous avons observé que la pandémie a marqué un sursaut de la générosité des québécois en 2020 et que cet élan de solidarité se maintient depuis. Le Québec est empreint d’une réelle culture philanthropique et le geste de donner fait partie de la vie citoyenne.
Cette solidarité qui touche tous les aspects de la vie, de la santé aux arts, de la lutte à la pauvreté à l’éducation, de l’accueil des immigrants à la sauvegarde du patrimoine, de l’environnement au sport amateur, doit , sans aucun doute, être mieux soutenue.
Or, il y a de la fatigue dans l’écosystème de la bonté qui doit lui aussi faire face à une hausse des coûts et un manque de main-d’œuvre.
Malgré la pression grandissante que vivent ces organismes et l’évidence de leur rôle essentiel, force est de constater que leur situation ainsi que celle de leurs bénéficiaires n’ont malheureusement pas été au centre de la dernière campagne électorale québécoise. C’est pourquoi, nous invitons aujourd’hui le gouvernement à entamer une importante discussion sur le rôle, le soutien, la valorisation ainsi que l’apprentissage de la philanthropie dans notre société. Il nous apparaît que notre écosystème de dons est au centre de toutes les transformations sociales. Il faut en prendre soin pour qu’il puisse continuer son œuvre essentielle et être cet allié précieux de la mission sociale de l’État.
Enfin profitons de cette Journée nationale de la philanthropie pour rappeler que donner du temps, de l’argent, des biens ou de l’argent contribue directement à l’équilibre de notre société et renforce le pouvoir d’agir de nos organisations d’entraide. MERCI à celles et ceux qui ont le réflexe du don !
Jean M. Gagné, président du conseil de l’Institut Mallet
Caroline Richard, directrice générale